Les analyses que nous vous livrons sont pertinentes et peuvent facilement être extrapolées à l’échelle nationale, africaine et internationale. Ceci, au regard des problèmes socio-culturels, économiques, politiques, sanitaires, environnementaux voir éducatifs que nous rencontrons chez les Medùmbà( filles et fils du Département du Ndé). Ce qui fait de Échos du Ndé un journal prisé par les Camerounais et Africains et le reste du monde. La promotion culturelle dans une Afrique en voie d’unification s’avère être l’un des aspects d’identification et de fierté que les Africains ne devraient pas négliger. Les termes abordés par Échos du Ndé englobent la culture, l’éducation, l’agriculture, l’environnement, le sport, la santé etc. Dans toute leur diversité et j’ai toujours beaucoup apprécié le contenu, la pertinence et la simplicité des analyses, très abordables dans leur compréhension par l’intellectuel moyen.
Pour ce qui est de l’aspect agricole, nous développerons pour commencer la notion d’agriculture durable ou nous établirons une comparaison terreà-terre entre l’approche agricole moderne ou conventionnelle, la production intégrée et la production biologique, la notion de biotechnologie appliquée à l’agriculture où le cas des OGMs (Organismes Génétiquement Modifiées) fera l’objet d’une étude très spécifique. L’impact des pratiques agricoles sur l’environnement fera certes l’objet d’une attention particulière, vue la part du lion que se taille l’agriculture en tant que activité économique majeure dans la dégradation de l’environnement chez les Medùmbà. Après les études d’ordre général, nous verrons de façon plus spécifique la culture de telle ou telle essence végétale.
Dans une perspective horticole, nous ne nous limiterons pas uniquement aux plantes comestibles, mais également aux plantes médicinales (culture, conservation in situ et ex situ) et espèces utilisées dans la protection de l’environnement (protection des sols contre l’érosion et poumon des villes).
Dans le domaine gestion de l’environnement et développement durable, nous étudierons dans une perspective plus détaillée et à petites gouttes, les
facteurs anthropogéniques (relatifs aux activités humaines) responsables de la dégradation de l’environnement. Un aperçu des facteurs naturels qui contribuent à la dégradation de l’environnement serait également nécessaire, même si cela ne fera pas l’objet d’études très détaillées, comme ce serait
le cas avec les facteurs anthropogéniques. C’est dans ce sillage que les grands traits évoqués un peu plus loin dans l’introduction de cette page consacrée
à l’Environnement et Développement Durable seront étudiés.
Cette page agricole et environnementale, nous pensons, est à la hauteur de ce que les lecteurs méritent. Et nous souhaitons qu’elles servent de source d’inspiration pour l’édification des projets et des politiques efficaces pour la promotion d’une agriculture durable et pour la protection de l’environnement
dans le Ndé plus particulièrement, dans le Cameroun et l’Afrique, et un peu partout dans le monde.
Agriculture et développement
L’homme dès ses origines a eu besoin des plantes, dont il s’est toujours nourri. D’abord chasseur-cueilleur et ramasseur, l’Homme a ensuite commencé par se sédentariser pour certaines communautés et cultiver de petits lopins de terre. Ainsi commença l’agriculture. L’agriculture a largement évolué au fil des siècles. Au départ, caractérisée par l’emploi des produits purement naturels, elle a été de plus en plus sujette à une utilisation toujours croissante des intrants chimiques et fait face aujourd’hui à la révolution de la biotechnologie. L’agriculture, de nos jours, souffre d’une consommation toujours pressante des ressources naturelles et de l’énergie. C’est ainsi que la production des pesticides, herbicides et certains engrais azotés comme l’urée demande de consommations énormes d’énergie fossile, dont les réservoirs sont épuisables. On se posera toujours et encore la question de savoir ce que deviendra l’agriculture moderne quand l’ère des énergies fossiles
ne serait plus qu’un lointain souvenir, les réservoirs s’épuisant très vite. Les sources naturelles de phosphate, de potassium s’épuisent également trop vite. L’agriculture moderne, en plus de l’épuisement des matières premières et de l’énergie, contribue dans son ensemble à la dégradation de l’environnement de neuf façons majeures: perturbation des cycles biogéochimiques, pollution des eaux continentales et maritimes, effets destructeurs des pesticides, destruction de la biodiversité, dégradation des sols, pression sur les terres humides (tourbières, forêts galeries, marécages, mangroves et autres écosystèmes littorales), déclin de la qualité des denrées alimentaires, contribution au réchauffement global et épuisement des ressources naturelles Nous devons prendre conscience de ces problèmes que pose l’agriculture moderne et contribuer à la promotion des modes de production durables que
sont la production biologique et la production intégrée qui feront l’objet d’une attention particulière dans nos prochaines études.
L’objectif principal de l’agriculture est de se montrer à la hauteur de servir un monde où les bouches à nourrir augmentent au jour le jour, quand les terres
agricoles utiles diminuent tout en préservant l’environnement. Et la page agricole dans son ensemble aura pour objectif principal de satisfaire cette
double exigence. Ce qui retiendra également notre attention dans la page agricole c’est la biotechnologie appliquée au monde agricole qui n’a cessé de
faire couler beaucoup d’encre et de salive. La peur est grandissante, les uns abusant des utilisations de la biotechnologie pour servir purement leurs intérêts capitalistes, la tachetant ainsi au fil des jours d’une image désagréable et les autres mal informés, tendant à rejeter tout en bloc. La biotechnologie
est très évolutive, les peurs d’aujourd’hui pouvant se transformer en bonheur demain, tout comme certains bonheurs qu’elle nous procure aujourd’hui
peuvent devenir alarmants dans le futur. Car certaines de ses réalités encore très discrètes restent à découvrir. Reconnaissons également que la biotechnologie est une arme à double tranchant, dans la mesure où une application abusive et irrationnelle nuirait plutôt à l’humanité, au lieu de la servir. La biotechnologie dans son ensemble est une science complexe, dont nous ne pouvons réellement en débattre sans nous y connaître véritablement.
D’où la nécessité pour les agro-experts, les politiques et autres composantes sociales d’apprendre suffisamment à son sujet, ce qui rentre dans le carnet de nos objectifs, car la page agricole aura également pour principal but de faire une présentation générale de la biotechnologie afin d’éclaircir en premier lieu l’opinion publique Medùmbà, camerounaise et africaine sur ses réalités. La phybiotechnologie est très présente dans nos plantations industrielles au Cameroun. Les plants de Bananier issus de la multiplication in vitro importés de la République d’Afrique du Sud et de France en l’occurrence restent encore un mystère aux yeux de bon nombre de Camerounais. La contribution de la biotechnologie au développement du Cameroun et de bon nombre de pays africains n’est plus un doute. Nous espérons que l’analyse consacrée à la
phytobiotechnologie permettra au néophyte de percevoir et d’aborder cette question cruciale de la biotechnologie appliquée au monde végétal dans
une approche plus réaliste. La question principale à laquelle il faut répondre est : quel rôle véritable peut jouer la biotechnologie dans le défi majeur que le secteur agricole doit relever dans un monde dont il tient le destin sans toutefois créer d’autres problèmes? Cette interrogation importante interpelle
les Medùmbà, le Cameroun et l’Afrique en générale, encore en marge de cette nouvelle technologie. Et les Africains ne peuvent participer véritablement au débat, que s’ils détiennent un minimum de savoir dans ce domaine singulier des sciences agronomiques, qu’est la phytobiotechnologie. Nous espérons que la page agricole de Échos du Ndé soit pour tous un palliatif majeur à leurs
connaissances plus ou moins limitées en biotechnologie végétale. Même si la famine est en flagrante régression dans le Ndé, elle est grandissante au Cameroun et en Afrique. Ceci en parallèle avec les bouches à nourrir toujours en nette augmentation quand les terres agricoles utiles sont de plus en plus absorbées par la pression qu’exerce sur elles une population galopante, qui de part la déforestation, les pollutions diverses et la construction des infrastructures de plus en plus gigantesques des fois pour de simple loisirs, exercent une pression terrible sur l’environnement. Ce triste constat
devrait impérativement interpeller plus d’un chez les Medùmbà, afin qu’ils servent de lumière au reste du Cameroun, dans la promotion d’une agriculture
protectrice de l’environnement et sauvegarde des ressources naturelles. Dans un contexte social, politique et économique tout aussi peu satisfaisant, les Medùmbà(filles et fils du Ndé) devraient creuser au fond d’eux-mêmes,
afin de trouver des alternatives appropriées aux modes de production horticoles non durables en passe de condamner les générations à venir aux
Cameroun et en Afrique. L’occident n’étant pas en marge du danger. Ceci demande une réelle descente sur le terrain, dans l’optique de prendre contacts avec les réalités, comprendre les communautés, leurs besoins réels afin de développer les techniques de production durables pour une présence à l’échelle camerounaise, africaine et mondiale, afin de gagner des parts de marché, grâce aux labels promoteurs d’une agriculture durable pour des produits saints et bien nourrissants, et créer des emplois, gage pour une croissance véritable. Certes l’économie Medùmbà et le secteur agricole plus particulièrement sont en plein essor, mais ceci peu tourner court si la protection de l’environnement ne fait pas l’objet d’une attention particulière,
tout comme le bonheur peut durer, voir éternellement pour le bien-être des générations futures, si de vraies politiques de développement soucieuses
d’un Ndé meilleur sont mises en place par les élites et les communautés. Et la recherche et le sens d’initiative véritablement encouragés, et l’environnement
politique et économique accueillant pour les opérateurs locaux très dynamiques, et pour ceux des frères étrangers toujours nombreux à vouloir s’exprimer dans le Ndé, terre de Noblesse, de Dignité et d’Élégance. Nous souhaitons que cette page agricole serve de lumière, afin que le secteur agricole très porteur, émerge pour le bien-être de tous, tout en préservant
l’environnement et les ressources naturelles. A titre illustratif nous vous présenterons la culture du riz à Bandounga
LA PRATIQUE DE LA RIZICULTURE
DANS LE DEPARTEMENT DU NDE
I-Aperçu général
L’Arrondissement de TONGA est l’une des quatre unités administratives du Département du Ndé qui à été créé par les autorités de 31 décembre
1960, comme District avec NANA jean Duclos comme son premier chef. La commune rurale de TONGA quant à elle, instituée en 1962 avec MBAHIM
DEFOTCHADA Félix comme 1er Maire. Il restera d’ailleurs à ce poste jusqu’en 1972. L’arrondissement de TONGA est situé à 42 Km de Bangangté, le chef-lieu du Département du NDE, à 7kmde Bassamba et à 13 km de Makenéné
(MBAM et INOUBOU) dans le Centre. Quatre grandes saisons, dont deux saisons sèches (novembre à Mars et Juillet à Août), deux saisons de pluies
(mi-mars à Juillet et septembre à novembre) se partagent l’année.
Avec son altitude de 824 m, TONGA présente une savane arborée qui lui vaut une faune dense avec les antilopes, biches, rats, hérissons, singes, buffles et éléphants.
Notons que cette faune très abondante, il y a quelques années, souffre aujourd’hui d’une fréquence trop élevée de ce qui la mettrait en péril, si rien n’est fait pour préserver cette richesse.
Les cours d’eau du Nde, Bingou, Matàh, Ngan, Ketchemfe et Maheutchou qui se versent dans le Mbam converge vers la SANAGA et ceinturent
tout l’Arrondissement sous forme d’Ile.Six cours d’eau mouillent en permanence cette terre noire hydro morphe au fond des vallées, sablonneux
et argileux dans les plaines. S’agissant du volet agricole, « tout pousse à TONGA ». Les agriculteurs exploitent à grande échelle le cacao, le café robusta, les arbres fruitiers (prunes, goyaves, oranges, fruit noir), le palmier à
huile, le piment, le manioc et de plus en plus du riz toutes variétés confondus en grande quantité (à 21km du centre ville à Badounga-chefferie).
Pour éviter les susceptibilités entre fils des différents groupements de l’Arrondissement de TONGA, dont Bandoumga est l’unique chefferie de 2e
degré, certains esprits avisés préfèrent appeler les enfants TONGA bu’ «Nseh NTEUH, » fils de la terre des palmiers. Images qui renvoient à la culture générale du palmier à huile dans tous les coins de l’Arrondissement.
De même, entendez-vous dire « Ngoh Nteuh », fille du palmier. TONGA jouit aujourd’hui d’un accroissement de revenus du fait du piment, palmier à huile et surtout du riz, dont Bandoumga chefferie a été le quartier général il y a
quelques jours.
II – Naissance et rayonnement de la culture
du riz à Bandoumga
Il n’est pas inutile de rappeler que le riz qui vient d’être célébré à Bandoumga occupe une place de choix dans la grande société TONGA. En qualité de produit phare de la révolution agricole de la localité, c’est une céréale qu’on cultive sur les terrains humides et chauds, dans les bas fonds ou
en montagne.
Tout en reconnaissant à MEGNA BANGOUP la fraternité de l’apport et la vulgarisation du riz Tonga (Bandoumga), cinq grands périodes ponctuent la
longue marche de ces grains farineux au goût excellent et parfumé :
– 2e periodede1940-1956 : phase vulgarisation de la riziculture par MEGNA BANGOUP jusqu’à l’édification de l’usine à riz de Maheutchou (13km de TONGA vers Bandoumga) Sous TCHOUA FOTCHANDA, un homme emblématique des Bandoumga alla suivre ses amis pour s’imprégner des idées nouvelles. Il se rendit dans la région de Bafia revint avec une énorme quantité de semence du riz. Malgré la proportion que prenait la culture du riz, la transformation de paddy en riz consommable se faisait uniquement par la pierre à écraser et par le mortier. Cette souffrance ne finira qu’avec la construction de l’usine à riz de Maheutchou, qui sera malheureusement incendiée à la suite du palais royal bandoumga le 12 décembre 1959.
-3e période qui part de la rizière de TONGA à l’introduction de la culture rizicole irriguée pratiquée par les Chinois (Taiwanais).
Malgré l’intérêt que les populations, les chefs traditionnels portaient au riz, les troubles liés à l’Indépendance du Cameroun sont venus mettre un terme à cette aventure déjà rentable. Après ces événements tristes que nous situons
entre 1958 et 1965, une nouvelle ère rizicole voit le jour à TONGA avec la construction de l’usine à riz qui entrera en fonction le 27 juillet 1966. Cette
importance accordée au riz par pouvoirs publique attire les chinois qui arrivent à TONGA en 1969.ils construiront les diguettes autour de certains zones
favorables au riz et surtout le long de la vallée du Nde à Bandoumga grâce aux travaux terminés de la route TONGA Bandoumga appelée « route du
riz ».
-4e époque 1974-1987 du regroupement pré coopérative à la prise en charge par la SODERIZ en 1977. De la SODERIZ, on notera le lancement simultané
du riz pluvial à Bandoumga, Bassamba, Sanki, Babitchoua et la relance très appréciée de la culture du riz irrigué à Bandoumga. La SODERIZ qui ferme
ses portes en 1987, pour raison de crise économique n’arrêtera pas la culture du riz qui continue à se répandre tant bien que mal dans l’Arrondissement
de TONGA. -5e nouvelle période dans la vie du riz a vu le jour froissées par les cours déplus en plus bas des matières premières d’origine tel le café, et le cacao,
les populations encouragées par les élites se resserrent les coudes autour du riz cette solidarité leurs ouvrir FAO, FNE, CAPILD et au projet TELEFOOD dès 1997- 1998. Avec les dons d’intrants agricoles (pesticides, nématicides,
insecticides) et une décortiqueuse, la mécanisation aidant la production passera de 23,2tonnes de paddy en1998 à 205, 4 tonnes en 1999 pour le riz irrigué.
III – L’avenir du riz et son impact
dans la lutte contre la pauvreté
Sous l’impulsion de son chef illuminé, dynamique et surtout agriculteur, Bandoumga connaît depuis le 13 mars 1999, date de l’intronisation de sa majesté NGAPMOU DEFOTCHANDA Louis, une ère nouvelle. Mieux, il s’agit d’une révolution agricole. En 18 mois, la mobilisation est totale. De 23,2t de
paddy en 1998 à 205, 4 t en 1999 pour le riz irrigué, l’information recueillies surplace parlent d’une production estimable à 119 t et en 2000, ce qui pourra être plus, car les estimations des ingénieurs ne prennent en compte que les agriculteurs utilisant les intrants divers et/ ou membres des mutuelles
paysannes et groupes de travail.
Avec une estimation de 17 tonnes pour le riz pluvial et la culture des montagnes, le cap de 1215 tonnes sera dépassé. Avec les coûts de plus en plus croissant du riz thaïlandais sur le marché camerounais, il est loisible
d’encourager ce pole porteur de notre économie. Ce que fait déjà le PADFA (Programme d’appui au développement de la filière agricole). Ce Programme
forme les riziculteurs regroupés au sein des GICS, leur fournit les semences et les intrants afin d’améliorer la production. Le riz de bandoumga, qui vient comme au chevet des Camerounais en lutte contre la famine doit bénéficier du soutien de toute la communauté Ndé, du Cameroun
et la diaspora.
Les offres de la CAPILD, du projet TELEFOOD, AGRO MAT et du PADFA sont des exemples indéniables à suivre. Les élites de la localité, ont relevé qu’avec la réhabilitation de la route TONGA-BAZOU, BANDOUMGA exporterait une importante quantité de riz, au delà du NDE.